09/03/13 Thee Verduns
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- Catégorie : Concerts passés
Difficile, et indispensable, de présenter correctement l'atypique duo messain - j'ai pu observer, hélas, à quel point il était possible de passer à côté quand on s'attend à autre chose, et c'est improbable de s'attendre à eux. Et il ne faut pas passer à côté, c'est l'un de mes duos français favoris, et je ne suis pas le seul à les adorer : demandez à Yannick de Kizmiaz, à leur camarade King Automatic, à Chris Johnson du légendaire Deep Blues Festival...
Les Verduns sont profondément ancrés dans la country et le blues le plus roots - et comme la plus grande part des alt-roots actuels, à l'aise avec leurs subtiles influences garage et punk. Là où ils surprennent, c'est que cette culture de musique populaire du Deep South, profondément digérée, ré-émerge chez eux avec des traits de musique populaire de la France profonde, en Campagne Musique / Chanson Française minimaliste, sonnante et ironique; et ça peut surprendre. Les voix, par exemple, tirent vers un falsetto dans les plus grandes traditions du Deep South, de Skip James à Roscoe Holscomb (ou Charlie Feathers bien souvent), mais s'appliquent dans leurs compos francophones à un vocalisme, un phrasé, une littérarité parfois de textes économes et grinçants qui s'en décalent. J'adore cette incongruité, dont ils jouent, elle en fait un groupe unique et indispensable - mais il faut souvent y ouvrir délibérément son oreille.
Soulignons quand même aussi que les Verduns sont un groupe plus que rodé, avec énormément de métier et de bouteille. Leur DYI faussement sommaire est en fait très précisément ciselé. L'économie des moyens met une énorme pression sur les couleurs du son, qui fusionne et connote de très près des textes dont j'ai déjà dit l'ironie et la force. C'est une musique profondément élégante.
J'espère que vous passerez.
NB : C'est l'étape parigotte de la triomphale tournée interrégionale de sortie de leur ptite dernière galette chez Kizmiaz
Le Plastic Bar, 13 rue Jean Beausire, Bastille, Paris
Entrée libre / conso + chapo, comme d'hab